Sur le quai saint-vaastais, s’il est une institution pour se restaurer qui vaut le détour, c’est bien le Débarcadère.
Ouvert depuis des décennies, l’établissement était un bar où se retrouvaient les pêcheurs, au départ et au retour de la pêche.
« Nous y buvions le café pour certains et d’autres faisaient le plein de carburant, avec modération, avant d’embarquer. C’était aussi l’endroit où se faisait le partage, entre marins, de la « caudière », l’argent récupéré sur les ventes de poissons aux particuliers, expliquent d’anciens pêcheurs. Nous y revenons de temps en temps pour boire un café. »

Au fil des années, l’établissement a évolué pour devenir, aujourd’hui, une brasserie de référence du Nord-Cotentin.
À la tête du Débarcadère, Karine, en salle, et Julien et Mathieu, en cuisine, travaillent avec des produits de saison. Pour les clients, les moules restent une priorité. « Avant, nous proposions des moules étrangères, ou de bouchot en hiver, afin de répondre à la demande, mais, depuis deux ans, nous avons décidé de ne vendre que de la moule de la région, donc uniquement pendant la saison de pêche.
Par contre, les gens ne comprennent pas qu’il n’y en a pas toute l’année. Ils sont surpris qu’il y ait une saison pour les moules ! »

Moule du large
Avec environ 100 kg de moules servies chaque jour, il n’y a aucun droit à l’erreur. Le produit est cuisiné à la crème ou marinière. C’est un bivalve qui soulève des questions. « Pourquoi il y a des petits crabes dedans ? C’est la question la plus fréquente. Certains trouvent même cela inacceptable. Nous leur répondons que c’est un signe de qualité et qu’aucun supplément ne leur sera compté pour ces crabes », ironise Karine.

Des clients ont souvent du mal à faire une différence entre les produits achetés sous vide, en magasin, et les produits débarqués du bateau, le matin, et dans l’assiette le midi. « Nous leur expliquons d’où viennent les moules et de quels bateaux, ça les rassure. »

Au fil des saisons, les comportements ont aussi changé. « Les clients ne veulent plus attendre. Ils sont de plus en plus pressés, même en vacances. Pour nous, le seul but est qu’ils repartent tous contents. Désormais, la clientèle veut de la rapidité et de la qualité », insistent Julien et Mathieu.

Le Débarcadère, ouvert de 7 h 30 à 1 h ; 02 33 54 43 45.